Le Jôri de Nakatsu. Étude comparée et valorisation culturelle des paysages antiques du Japon et de l’Occident méditerranéen romain.
Ce projet consiste dans l’étude comparée de deux systèmes paysagers antiques, le Jôri de Nakatsu (Kyushu, Japon méridional) et la limitation, réseau orthogonal qui structurait le territoire des cités du bassin méditerranéen romain, lesquels partagent une évolution historique à bien des égards semblable : à l’État impérial antique a succédé, au Japon comme dans l’Occident romain, une période féodale caractérisée par l’éclatement de l’autorité politique en multiples cellules autonomes, processus qui a eu sur les territoires des conséquences comparables, avant que les révolutions industrielles et l’essor urbain n’achèvent de démanteler, en Europe comme au Japon, la trame paysagère antique. Les remarquables similitudes entre les deux systèmes (réalisation matérielle, évolution morpho-historique, liens avec les pratiques cultuelles – culte impérial – , mécanismes d’obsolescence), autorisent de fécondes perspectives comparatistes, à la fois quant à la méthodologie de la recherche sur les anciens parcellaires, l’histoire des techniques, celle du paysage rural, et celle des sociétés et des États qui en firent un instrument éminent de contrôle et d’administration territoriale.
A ce programme scientifique s’adosse la constitution d’un dossier de classement du Jôri au Patrimoine mondial de l’UNESCO, au titre de « paysage culturel » exceptionnel : il sanctionnerait la permanence et la vivacité de manifestations cultuelles et folkloriques liées au jôri et aux sanctuaires qui lui sont associés, sans discontinuité depuis l’antiquité ; il garantirait la préservation d’un paysage rural condamné à brève échéance à la disparition par la pression foncière et immobilière ; il protègerait les paysans vivant de la riziculture et donnerait aux municipalités un moyen d’endiguer la vente des rizières aux promoteurs ainsi que de promouvoir un modèle de développement durable et intégré. La préservation du système hydraulique réglant le débit de l’inondation des rizières, lui même hérité – inchangé – de l’antiquité, garantirait enfin le maintien d’un équilibre écologique fragile et original (flore, micro-faune topiques) indissociable du bien-être et du maintien sur place des habitants. Enfin, le Classement offrirait des perspectives complémentaires non négligeables, dans le contexte spécifique d’économie culturelle et de loisir (tourisme de thermalisme, cures) qui caractérise aujourd’hui la région de Kyushu.
C’est là un enjeu de société majeur, qui dépasse de loin les seules implications patrimoniales ou scientifiques.
MSH SUD
UPVM - Site Saint-Charles
71 rue Professeur Henri Serre
34090 MONTPELLIER
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