[ExposUM] – L’interdisciplinarité entre SHS et SVE

L’interdisciplinarité entre sciences humaines et sociales et sciences du vivant et de l’environnement : freins et leviers au communauté s’intéressant aux risques infectieux et vecteurs

Il s’agira de revenir aux définitions sociologiques des « professions » en l’appliquant à la profession scientifique. La profession scientifique a des traits organisationnels communs : accès par le doctorat, travail valorisant la réflexion intellectuelle, évaluation par les pairs, et production d’articles et de communications. Cette profession est aussi une profession divisée. Les organisations du travail scientifique permettent de prendre en charge des questions qui appellent des réponses irréductiblement incertaines, selon des méthodes en constante adaptation. Ainsi, les chercheurs s’appuient sur des savoirs théoriques et des savoir-faire acquis au contact des pairs et des expériences personnelles. Du côté des savoirs théoriques, les épistémologies des SHS et des SVE les poussent à adopter des « visions du monde » et des conceptions de la recherche scientifique disparates. Du côté des savoir-faire, les carrières de chercheurs en SHS et en SVE montrent des différences, là encore structurantes, de l’appel à projet à la valorisation des recherches (rythme de publication, choix des revues, langue). Enfin, les recherches menées en collaboration entre SHS et SVE montrent l’ambiguïté de la pratique interdisciplinaire. En réalité, les chercheurs enquêtés retournent tous, au moins épisodiquement, vers des pairs de leur discipline privilégiée. Si cette présentation ne donne pas de réponse clé en main pour mener des recherches interdisciplinaires, elle éclaire des freins qu’il sera opportun de discuter au sein de tout projets menés en collaboration par des chercheurs en SHS et SVE.