Parce que l’eau est un don de la nature et une nécessité vitale, ses formes d’appropriation et de distribution révèlent des rapports hommes – société – environnement. En étudiant les aspects spécifiques de cette ressource, de ses usages et mésusages, les travaux de l’équipe-projet AMIDA cherchent à montrer comment l’eau a fait histoire et société dans le cas de la ville d’Amida-Diyarbakir, métropole du Sud-Est de la Turquie, des origines à nos jours. Pour ce faire, elle cherche à appréhender les territoires et les processus de patrimonialisation qui lui sont associés.
Située dans la vallée du haut Tigre, dans le Sud-Est de la Turquie, Diyarbakir a connu depuis les années 1990 une croissance rapide qui a exercé une pression considérable sur les infrastructures historiques de la ville antique.
Le site est un lieu privilégié d’études interdisciplinaires des thématiques liées à l’eau dans une perspective de temps long. Il illustre les évolutions de l’utilisation et de la gestion de l’eau dans les métropoles à croissance rapide en relation avec leur arrière-pays, marqué ici par la mise en place de grands barrages, l’intensification de l’irrigation et l’essor démographique entraînant des pollutions agricoles et urbaines multiples.
Au début des années 2000, le réseau de distribution a été restructuré, endommageant les canaux de circulation traditionnels hérités des périodes antiques, médiévales et ottomanes. Pourtant, un potentiel hydraulique et patrimonial exceptionnel subsiste. Depuis les sources jusqu’au fleuve Tigre, les aménagements, les puits, les aqueducs, le château d’eau, le système d’évacuation de la muraille romaine, en passant par ses canaux alimentant les moulins jusqu’aux jardins urbains de l’Hevsel (plus de 300 ha), de nombreux éléments soumis à l’étude sont cités par les textes antiques et encore visibles, ou au moins restituables.
Pour reconnaître et étudier les territoires et le patrimoine de l’eau à Diyarbakir, AMIDA doit explorer les domaines de l’eau sauvage et de l’eau domestique, rechercher leurs points de rencontres et d’interfaces et leurs modulations anthropiques.
La première phase du projet de recherche AMIDA a abordé les aspects relatifs au paysage culturel de la forteresse de Diyarbakir inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et des jardins de l’Hevsel (voir les publications : L’Hevsel à Amida-Diyarbakir et Les jardins de l’Hevsel, paradis intranquilles).
Cette seconde phase a pour ambition de prolonger et d’approfondir ces travaux en les focalisant sur les multiples dimensions de l’eau dans l’environnement et la société. AMIDA a trouvé dans la MSH SUD le cadre idéal pour consolider et développer le caractère interdisciplinaire de ses investigations. Tout en s’appuyant sur le consortium ayant participé aux premiers travaux, constitué de géomorphologues, de géologues, de géographes, d’agronomes, d’économistes, de sociologues, d’ethnologues, de politistes, de juristes, d’architectes, de géomaticiens, d’historiens, d’historiens de l’art, d’archéologues et des hydrologues, ce nouveau projet est mené par une historienne de l’Antiquité et un hydrologue. Ce pilotage indique la volonté d’entrer dans le sujet de l’eau par les deux logiques, de la ressource, d’une part, et de sa captation, d’autre part, et d’appréhender leurs interfaces.
MSH SUD
UPVM - Site Saint-Charles
71 rue Professeur Henri Serre
34090 MONTPELLIER
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