Ce projet vise à comprendre les effets de la crise sanitaire Covid-19, sur les mobilités alimentaires intra-urbaines, et sur le rapport sensible que les habitants entretiennent avec l’espace alimentaire urbain.
L’épidémie de Covid-19 et la période de confinement ont conduit certains habitants aux mobilités intra-urbaines très étendues à relocaliser leurs pratiques alimentaires autour de leur quartier pour s’ancrer dans une sociabilité de proximité. La relocalisation au sein de communautés et la réduction potentielle des mobilités questionne la capacité de l’espace public à permettre une densité de contacts, des plus anonymes aux plus intimes.
Le confinement s’est également traduit par un ralentissement d’une large part de l’économie et par conséquent, une évolution du paysage et des ambiances urbaines (avec par exemple un essor de la flore et de la faune). La ville s’est vue peu à peu réarrangée, marquée par de nombreuses micro-modifications de l’aménagement urbain et du mobilier, dont les formes empruntent tantôt à un urbanisme « tactique », de façon à rendre la ville plus conviviale et accueillante, tantôt à un urbanisme de protection (marquage au sol tous les 1 mètre, vitres de séparation, etc.).
Les enjeux de ces changements matériels et de ces mobilités dans l’espace public encouragent un questionnement sur la (ré)appropriation des lieux par les usages et les expériences sensibles. Comment ces micro-modifications matérielles changent les modalités d’appropriation et d’usage et contribuent à la formation graduelle d’une (autre) ambiance ? Comment dans cet espace public réarrangé, investir sensiblement l’espace, se l’approprier, y frayer une familiarité et une aise ? Quels sont les effets et leviers de l’épidémie Covid sur les réaménagements des paysages alimentaires et le vivre ensemble ?
La première hypothèse est que la mise hors tension brutale de l’économie urbaine a libéré un espace pour de nouvelles pratiques et expériences sensibles ancrées dans « l’espace vécu ». La seconde hypothèse est que ces modifications de l’espace vécu (dont il convient de prendre la mesure) peuvent en retour affecter la production de l’espace au sortir du confinement.
Trois questions sont au cœur du projet :
Ces questions feront l’objet d’une recherche à Rabat, au Caire et à Montpellier, croisant les regards d’une équipe pluridisciplinaire (sociologues, géographes, architectes, urbanistes), d’habitants et d’une dessinatrice.
D’un point de vue méthodologique, nous aurons recours à des méthodes qui permettent de saisir les dimensions sensibles de l’espace et de son appropriation : cartographie des trajets des piétons, cartes sensibles (mobilités et trajets pour s’approvisionner, matérialité des lieux), parcours commentés avec des habitants, ateliers-marches (méthode des transects), enregistrement des ambiances sonores, photos et dessins pour mettre en valeur les expériences sensibles.
Ces méthodes s’appuient sur l’observation (des gestes d’usage, d’appropriation de l’espace, des trajets opérés par les habitants sur certains lieux) et une expérience de l’espace en tant qu’elle est en train de se produire, faisant appel à des modalités sensorielles, incluant la marche, et allant jusqu’à des formes d’ateliers d’expérimentation in situ.
MSH SUD
UPVM - Site Saint-Charles
71 rue Professeur Henri Serre
34090 MONTPELLIER
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